Accueil / Actualités / Le spatial doit être au service de la vie sur Terre : ne ratons pas le tournant de 2022
Les industriels de la filière spatiale française veulent être plus visible aux yeux des Français. C’est pour cela qu’ils montent au créneau dans une tribune pour leur expliquer à quoi sert l’espace au quotidien pour les citoyens. Car qui sait en effet que la moitié des mesures utilisées pour prévoir les évolutions du climat viennent des satellites ? Par 23 dirigeants de la filière spatiale française.
par l’ensemble de la filière spatiale
09 Déc 2021, 8:00
Si de récentes séquences de communication ont pu le réduire au tourisme privé, c’est bien ici sur Terre que nous bénéficions du spatial. Et avec les transitions sociétales et environnementales à l’œuvre, nous avons plus que jamais besoin de l’espace. Qui sait en effet que la moitié des mesures utilisées pour prévoir les évolutions du climat viennent des satellites ? Qui sait que les agriculteurs sont en mesure de diminuer le recours aux pesticides grâce aux données collectées depuis l’espace ? Qui sait que Galileo fournit gratuitement les informations nécessaires à nos déplacements quotidiens ? Chacun d’entre nous utilise près de 40 satellites dans son quotidien. Pourtant, le spatial se réduit trop souvent aux yeux du plus grand nombre à une compétition entre grandes puissances et milliardaires, ou à un lointain sujet de conquête.
Nous souhaitons défendre la vision d’un secteur au service des citoyens et de leur environnement. Via la toute première coalition de l’ensemble de la filière spatiale française et européenne, intitulée SpacEarth Initiative, nous avons décidé de porter un projet commun pour renforcer nos coopérations et promouvoir auprès de nos concitoyens, les services concrets que nous leur apportons. Car le spatial est indispensable pour nos déplacements, nos communications, notre accès à l’information, mais aussi pour protéger la Terre, comprendre le dérèglement climatique et agir face aux catastrophes naturelles. Et pour que les générations futures continuent à profiter des services de l’espace, nous montrerons comment nous le protégeons de la pollution spatiale contre laquelle nous appelons sans délai à l’émergence d’une réglementation internationale plus stricte.
Une industrie leader aujourd’hui mais demain ?
Il s’agit d’être fiers de notre filière stratégique spatiale et, tous ensemble, nous ne voulons pas d’une opposition caricaturale entre old space et new space. Nous sommes parmi les leaders pour les lanceurs, pour la maîtrise d’œuvre des satellites, pour les équipements, pour les infrastructures au sol et pour les applications. Mais qu’en sera-t-il demain face à nos concurrents américains et chinois qui bénéficient de soutiens publics et privés massifs ? Et qu’en sera-t-il si les pays de l’Union européenne n’avancent pas de concert sur le secteur spatial ?
Forts de notre excellence industrielle, de nos compétences – implantées essentiellement en France et en Europe – et de notre très forte compétitivité, nous pouvons renforcer notre position de leader au niveau international mais surtout imposer notre approche centrée sur les besoins sur Terre. Unie derrière SpacEarth Initiative, l’intégralité de la filière spatiale a tous les atouts pour relever ce défi. Mais nous ne pouvons pas agir seuls : une vision à long terme et partagée des décideurs européens est essentielle.
2022, une année clé
Le plan France 2030 fait la part belle au spatial, et c’est une très bonne nouvelle. Nous devons désormais concrétiser ces objectifs que ce soit en matière de lancement, de satellites et de traitement de la donnée, les trois étant consubstantiels. La présidence française de l’Union européenne en 2022 et la tenue de la conférence ministérielle de l’Agence Spatiale Européenne en octobre constituent deux moments clés à ne pas manquer ; des décisions déterminantes y seront prises pour les décennies à venir. Pour notre avenir à tous, et pour assurer notre indépendance, ne ratons pas ces rendez-vous !
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Les signataires :
Maîtres d’œuvres :
– Jean-Marc NASR, AIRBUS DEFENCE AND SPACE
– Hervé DERREY, THALES ALENIA SPACE
– André-Hubert ROUSSEL, ARIANEGROUP
Équipementiers :
– Franck POIRRIER, SODERN
– Jean-Marie BÉTERMIER, SAFRAN
– Philippe GAUTIER, HEMERIA
– Emilie MOUREN, AIR LIQUIDE
– Marie de SAINT SALVY, CS GROUP
– Marc ELIAYAN, GROUPE ADF
– Joseph PUZO, AXON’CABLE
– Jean-François DELEPAU, LYNRED
– Pierre GATTAZ, RADIALL
– Madenn CAILLE, SODITECH
– Benoit MOULAS, COMAT
– Vincent DAVID, SOPHIA ENGINEERING
– Max STEINBERG, SEREME
– Thierry MOOTZ, LATECOERE
– Eric TRAPPIER, DASSAULT AVIATION
– Pierre GUILLEMINOT, EIFFAGE ENERGIE SYSTEMES – CLEMESSY
Start-ups :
– Julien CANTEGREIL, SPACEABLE
– Frank MOREAU, ADDUP
– Stanislas MAXIMIN, VENTURE ORBITAL SYSTEMS
– Ane AANESLAND, THRUSTME
par l’ensemble de la filière spatiale
Source : la tribune.fr