Accueil / Actualités / Comat se rêve en leader européen des équipements spatiaux
La nouvelle de la cession par le groupe Agora Industries de sa filiale Microtec, annoncée par La Lettre M le 7 janvier dernier, a été observée avec intérêt par les différents acteurs qui constituent l’écosystème spatial toulousain, riche de 12 000 salariés répartis dans quelque 400 entreprises et établissements. Et pour cause : le groupe basé à Flourens fait partie des structures industrielles les plus emblématiques de la filière locale, aux côtés de PME telles qu’Erems, Hemeria, Mecano ID ou Syntony. Mais si Microtec (100 salariés, CA 2020 : 6,5 M€, siège à Ramonville-Saint-Agne – 31), spécialisée dans l’électronique haute fiabilité, quitte bel et bien le giron d’Agora, la société Comat (100 salariés, CA 2020 : 8 M€, siège à Flourens – 31), elle, reste partie intégrante du groupe, comme le confirme à La Lettre M son président, Benoit Moulas. « Comat n’est pas à vendre, assure-t-il. Évidemment, à moyen et long terme, une entreprise a forcément vocation à être transmise, d’une manière ou d’une autre. Mais ce n’est pas d’actualité. Nous suivons un plan de développement, sur un marché spatial qui s’inscrit dans la durée. Nous sommes aujourd’hui au milieu du gué. Nous avons besoin de quelques années encore pour parvenir à nos objectifs. Il serait totalement prématuré de céder Comat, car le job n’a pas été entièrement fait. Ce serait une erreur stratégique. » Car la société a un objectif, aussi clair qu’ambitieux : se hisser au rang d’équipementier européen dans les mécanismes spatiaux et la propulsion.
4 M€ d’investissements programmés.
Pour cela, elle travaille aux côtés des institutionnels – qui ont de forts besoins de souveraineté – sur des sujets de Défense, mais aussi dans le cadre d’équipements scientifiques, pour l’ISS et les missions sur Mars, notamment. « Nous sommes également aux côtés du Cnes et des grands acteurs comme Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space, à qui nous fournissons des équipements à forte valeur ajoutée, précise Benoit Moulas. Enfin, nous avons une ambition de croissance sur le marché des smallsats (petits satellites, NDLR). Nous positionnons nos produits propres dans les constellations. » Membre du collectif toulousain NewSpace Factory, le chef d’entreprise préfère cependant parler de « smallsats » plutôt que de « NewSpace ». « Le marché institutionnel et le spatial commercial dit « classique » ont encore de beaux jours devant eux, estime-t-il. Le concept de NewSpace suggèrerait que « le nouveau » spatial va remplacer « l’ancien ». Ce n’est pas le cas, même si le marché des smallsats affiche d’immenses perspectives. » Comat vise ainsi cette année entre 10 et 11 M€ de chiffre d’affaires et, à l’horizon 2025, 16 M€ de CA pour 150 salariés. Pour atteindre cet objectif, l’entreprise multiplie les investissements ; elle va injecter entre 1,5 et 2 M€ dans une extension de 1 000 à 1 500 m2 de ses locaux, destinée à accueillir des salles d’intégration et son bureau d’études. Une enveloppe de 2 M€ sera par ailleurs allouée aux équipements.
Source : Alexandre Léoty / leoty@lalettrem.net