Accueil / Actualités / Comat à bord de la constellation Kinéis
Comat a gagné le marché des antennes déployables sur la constellation de Kinéis. Une belle entrée dans le marché du New Space pour cette PME de Flourens qui continue à développer ses produits propres et à fournir les grands acteurs du spatial.
A travers ses deux entités Microtec et Comat, le groupe toulousain Agora Industries a toujours de beaux plans sur la comète. Certes, la crise se fait sentir : l’activité aéronautique et automobile subissent un fort ralentissement, mais la conception et l’industrialisation d’équipements pour le spatial demeurent une activité à fort potentiel pour la PME. Présidé par Benoit Moulas, le groupe emploie 205 personnes et affichait un CA global de près de 18,3 M€ en 2019.
Microtec et Comat subissent la crise du Covid-19 différemment. Microtec (conception et production dans les domaines électroniques et mécatroniques) a des activités dans le spatial mais aussi l’aéronautique et l’automobile : « On visait les 10 M€ de CA en 2020, on va finalement faire 7,2 M€, soit 30 % de moins que nos prévisions et 20 % de baisse par rapport à l’an dernier », analyse le dirigeant qui présente des résultats moins impactés pour sa deuxième société Comat dont 95 % des activités sont dans les secteurs de la défense et du spatial : Le CA de cette entité spécialisée dans les mécanismes, les équipements scientifiques, les systèmes optomécaniques et les systèmes de propulsion va passer de 9,3 M€ à 8,2 M€ . En un peu plus de 40 ans, Comat s’est forgé une réputation internationale avec des solutions technologiques retenues pour des programmes spatiaux prestigieux : de nombreux satellites d’observation de la Terre et de télécommunications, la mission Curiosity sur Mars menée par la Nasa, et la Station Spatiale Internationale. Dernière fierté, Comat a participé à la préparation du rover Perseverance qui sera envoyé cet été sur Mars…
La PME installée à Flourens (près de Toulouse) vient d’ailleurs de recevoir une nouvelle commande pour un équipement qui partira sur la station ISS. « Même pendant le confinement nous avons reçu des commandes. Le Cnes et les partenaires institutionnels du secteur spatial ont maintenu leur soutien», tient à souligner Benoit Moulas. L’entrepreneur issu de l’école d’ingénieurs Icam (ancien fondateur de Arck Ingenierie et de Midisolaire, ce dernier a racheté Microtec et Comat pour créer le groupe Agora Industrie) est très confiant sur les opportunités du spatial : « les missions sur Mars et sur ISS ne sont pas près d’être arrêtées et les applications du spatial dans les télécommunications, l’IoT et l’observation ont une immense marge de progrès ». Un premier marché pour le New Space vient d’être remporté par la PME : Comat va concevoir, développer et assembler des antennes déployables pour Kinéis (projet de constellation de 25 nanosatellites utilisant le système Argos du Cnes). Cette constellation sera placée en orbite à partir de 2022. Ces antennes innovantes sont conçues en partenariat avec l’entreprise britannique Cobham.
Benoit Moulas garde donc le rythme et maintient son projet d’investissement de près de 2 millions d’euros courant 2021. Une nouvelle phase de développement qui lui permettra d’agrandir et rééquiper ses usines et salles blanches. L’objectif étant la montée en cadence de la production de ses produits propres, parmi ceux-ci les roues de réaction et le PJP, Plasma Jet Pack. Les roues de réaction ont déjà été expérimentées et récemment vendues à une dizaine d’exemplaires à l’export. Toujours avec le soutien du Cnes, ces roues sont aujourd’hui en cours de qualification. Benoit Moulas s’attend à une forte poussée pour ce produit de niche. Il prévoit de démarrer avec la production d’une cinquantaine de roues pour arriver à une cadence de 200 à 250 roues par an. Le PJP, Plasma Jet Pack est aussi destiné à équiper les petits satellites. Ce propulseur électrique présente la maturité la plus avancée des produits de Comat. Son premier essai en vol était programmé ce printemps et l’opération est repoussé à l’automne, depuis une fusée étrangère (pays et partenaire non communiqué). Le PJP a été sélectionné pour un lancement vers la station ISS pour une mission de qualification d’un projet. Ce produit est le fruit d’une collaboration étroite avec les laboratoires Onera, Laplace et le Cnes. Soit cinq années de recherche et de mise au point. Les premières ventes sont prévues pour 2021, grâce à des commandes déjà enregistrées à l’export, côté USA et Asie.
Publié le 27 mai, 2020 – 09:45 par jjaulerry@entreprises-occitanie.com